La beauté, symbole de divinité, d’art, de richesse et de réussite, a traversé plusieurs âges et reste au cœur des œuvres humaines. On veut quasiment tous de belles maisons, de jolies voitures, un beau compagnon, une jolie montre, etc. Mais, comment peut-on vraiment définir la beauté ?
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Vers une définition de ce qui est beau
Ici, on parlera de la beauté dans le domaine esthétique. Il se peut qu’une multiplicité d’objet forme une unité remarquable. Il se peut également qu’une matière ait une forme exceptionnelle. On est aussi tenté de dire qu’au milieu d’une grande diversité se trouve un ordre précieux. Ces observations, qui font le plaisir des sens, sont le fruit d’une réflexion cognitive et une participation intellectuelle. Les efforts combinés des sens et du mental permettent d’identifier ce qui est beau dans le monde esthétique. C’est en réfléchissant qu’on s’attèle à démarquer la beauté artificielle de la beauté naturelle. Ces perceptions sont fonction des connaissances acquises, de la culture, et de la religion.
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À chaque époque, une définition de la beauté
Au moyen âge, un artisan se complairait assez bien lors de la fabrication d’un crucifix. Aujourd’hui, un plasticien éprouverait du vrai plaisir à faire ces installations. Ces deux personnes n’ont quasiment rien de commun, mais pour chaque époque, on dirait que « l’œuvre est magnifique ». On peut donc considérer la beauté comme une valeur qui évolue selon les circonstances. C’est une valeur qui peut rencontrer des oppositions dans le mental des hommes. Un bouddhiste et un chrétien verront un crucifix de différentes façons.
La beauté et la perfection
Dans certaines cultures, le beau est une révélation de ce qui est divin. Dans un texte du Banquet du Platon, on remarque un processus qui permet d’aimer les belles âmes en passant par l’attachement aux beaux corps. Ce processus semble s’achever par la « contemplation de la beauté en soi », et qui permet d’élever son âme. On estime également que la beauté est une expression de l’harmonie. Cette harmonie stipule que plusieurs objets mis ensemble forment une unité majestueuse, une perfection. C’est dans ce sens que Plotin, le philosophe grec a affirmé « La beauté consiste dans l’accord et la proportion des parties entre elles et avec le tout ».
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Une définition relative
Hume, le philosophe écossais explique que « La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente ». Ceci implique que chacun a avant toute chose sa définition de la beauté.
Quand vous dites « c’est beau », ce n’est pas vrai, ce n’est pas faux, c’est juste votre perception des choses.
La beauté et l’émotion
La beauté et l’émotion
La perception de la beauté est souvent accompagnée d’une émotion forte. Les œuvres d’art sont un exemple typique, où le spectateur peut être envahi par une émotion profonde face à une peinture ou une sculpture qu’il trouve belle. Dans cette perspective, Kant déclare que « la beauté est la forme de finalité sans fin qui appelle un jugement subjectif universellement communiquable ». Autrement dit, pour lui, percevoir quelque chose comme beau revient à considérer son existence comme nécessaire.
Cette idée rejoint celle du philosophe allemand Schopenhauer selon laquelle « L’esthétique est faite des mêmes éléments que l’amour : les deux naissent d’un instinct fondamental de cohésion et d’assemblage. La contemplation stimule notre volonté en nous donnant une satisfaction désintéressée… ».
Nos émotions face à ce qui est beau peuvent aller au-delà de simples sentiments agréables. L’émerveillement ne se résume pas seulement à ressentir du plaisir devant quelque chose qui plaît visuellement ou auditivement ; il s’agit aussi d’une expérience spirituelle qui transcende notre propre personnalité.
L’évolutionnisme dans la perception humaine de la Beauté
Les perceptions sur « ce qu’est beau » varient entre cultures et aussi entre personnes elles-mêmes ; cependant certains points neutres semblent toujours faire consensus chez l’ensemble des êtres humains. Des scientifiques ont ainsi analysé les traits physiques que l’on retrouve dans toutes les cultures chez des individus jugés comme beaux. Ces derniers ont ainsi pu identifier plusieurs grands critères esthétiques, tels que la symétrie du visage, le ratio taille-hanches ou encore la peau lisse.
Ce constat a nourri la théorie selon laquelle notre perception de la beauté ne serait pas uniquement culturelle mais qu’elle aurait aussi une origine biologique et donc un lien avec notre propre évolution. Les êtres humains seraient ainsi naturellement attirés par ceux qui renvoient des signaux d’une bonne santé physique car cela augmenterait nos propres chances de survie et de reproduction.
Cette approche scientifique ne répond pas à tous les questionnements sur ce sujet complexe qu’est la Beauté.
Les différents critères de beauté dans les cultures à travers le monde
Les différents critères de beauté dans les cultures à travers le monde
Si certains critères esthétiques semblent ne pas différer entre les cultures, il existe toutefois d’autres éléments qui varient selon la géographie et l’histoire des peuples. Les standards de beauté sont effectivement souvent influencés par le contexte social ou religieux.
Dans certaines régions du globe, être gros est considéré comme un signe de bonne santé et donc de beauté, à l’inverse notamment de nombreux pays occidentaux où la minceur prime souvent. Le tour du cou allongé chez les femmes a longtemps été une norme en Thaïlande ou encore au Myanmar ; cela était vu comme un symbole d’appartenance à une classe supérieure sociale.
La couleur de peau fait aussi partie des caractéristiques sujettes aux variations culturelles. En Asie, avoir une peau claire est souvent associé au statut social élevé car cela montre que l’on n’a pas besoin de travailler sous le soleil brûlant pour gagner sa vie ; ainsi on voit beaucoup plus facilement des asiatiques s’équiper massivement d’ombrelles pour se protéger du soleil qu’en Europe par exemple. À l’inverse, dans certaines sociétés africaines noires, avoir la peau foncée peut être perçu comme très désirable et même aujourd’hui continuerait à faire rêver ceux qui ont naturellement une carnation plus claire.
Le poids accordé aux cheveux longs ou courts varie aussi fortement selon les endroits du monde : alors que dans certains pays d’Asie et dans certaines cultures amérindiennes, les cheveux longs sont considérés comme un élément important de l’esthétique féminine ; dans d’autres cultures, seules les coupes courtes sont admissibles.
Le nez est aussi une caractéristique physique qui peut avoir une connotation différente selon les régions du monde. Alors qu’en Occident le nez doit être droit et fin pour plaire; en Afrique subsaharienne ou chez certains peuples arabophones, un nez large (voire même un peu crochu) est souvent perçu comme signe de force ou de beauté.
Il faut rappeler que ces normativités évoluent progressivement au sein des sociétés concernées. Les jeunes générations ont souvent des critères plus diversifiés que leurs parents en matière de beauté et cela pourrait tendre à s’universaliser davantage avec la globalisation culturelle.
La perception humaine de la beauté demeure complexe et multifactorielle. Si elle semble comporter des composantes biologiques universelles telles que la symétrie ou encore certains critères physiques reflétant une bonne santé générale, elle est aussi largement influencée par le contexte social et culturel propre à chaque individu.